Ca vieillit mal le bois… Non, non, ça vieillit tout court ! 🙂
Notre tiny house est située dans une petite rue assez fréquentée l’été, et j’entends parfois avec amusement les remarques des personnes qui se baladent et font des commentaires sur l’état actuel de notre tiny.
« oh c’est moche quand ce n’est pas entretenu », « ça vieillit mal le bois », « elle a pris cher leur maison en bois », « à ce rythme là elle ne va pas durer longtemps », …
Alors quand j’entends ces remarques, j’ai envie de rétablir la vérité 😀
Parce que oui, le bois peut vieillir, mais ce n’est pas pour autant qu’il va tomber en lambeaux !!
Le bardage en bois est non seulement un choix esthétique populaire pour les tiny houses (parfois combiné avec du bac alu), mais il offre également une protection contre le soleil et la pluie tout en ajoutant une touche chaleureuse et naturelle à l’extérieur. Cependant, pour préserver la beauté et la durabilité d’un bardage en bois, un entretien régulier est essentiel.
Dans cet article, je vous propose quelques astuces pour l’entretien d’un bardage en bois sur une tiny house, en vous donnant les conseils et les étapes nécessaires pour le maintenir en bon état pendant de nombreuses années.
LE GRISAILLEMENT DU BOIS
Sous les effets de la lune, du soleil, de la chaleur, du froid ou de l’humidité, on peut dire que le bois est soumis à rude épreuve ! C’est un matériau qui bouge naturellement avec le temps. Il peut gercer, fendiller, grisailler et changer de couleur. Il n’y a rien de plus naturel d’ailleurs ! Personnellement je trouve cela plutôt rassurant, par rapport à un matériau figé, ça prouve que le bois est une matière vivante.
Cela ne veut pas dire que ça altéré sa qualité, c’est tout simplement que sous tous ces effets, il grisaille. Comme une peau mature qui serait restée dehors par tous les temps.

Quand on choisit des essences durables, le bardage restera tout de même efficace. Douglas, mélèze, châtaigner, red cedar, … Toutes ces essences sont naturellement imputrescibles et font leur job, même une fois grisées. Pas de risques qu’ils pourrissent sur place. Il en est de même pour les bois thermochauffés, comme le peuplier thermochauffé par exemple. C’est un bois qui est chauffé à haute température de manière à le rendre résistant et durable naturellement, sans entretien. L’avantage est qu’il est rendu beaucoup plus léger avec ce processus, ce qui en fait un compagnon de choix comme bardage pour une tiny house. Nous avons fait ce choix pour notre deuxième tiny house, qui comparativement au red cedar, est beaucoup plus locale et tout aussi adaptée pour un bardage.
Néanmoins, toutes ces essences aussi durables soient-elles seront amenées à grisailler si aucune protection n’est appliquée.
Le débat est alors juste une question d’esthétique. Grisaillera – Grisaillera pas… Chacun est libre de choisir ce qu’il préfère. 🙂

Personnellement, cela ne me dérange pas de voir les bois griser dans le jardin. Par exemple, nous avons fabriqué un poulailler en pin douglas, et on le voit changer de couleur au fil du temps. Il en est de même avec nos carrés potagers que nous avons choisi de laisser à l’état brut, pour qu’ils se confondent avec les couleurs naturelles de notre environnement.
Par contre, j’avoue que je suis un peu nostalgique de la belle couleur du red cedar qu’avait notre tiny house à notre emménagement, en 2018. L’effet du temps est passé par là et elle commence à changer de couleur étant donné qu’aucun produit n’a été réappliqué depuis celui que nous avions mis au départ. Du coup, je me suis décidée à appliquer un saturateur pour la rendre toute pimpante 🙂

LASURE OU SATURATEUR ?
Il y a une nuance qui porte parfois à confusion pour l’entretien des bois. Souvent, j’entends dire qu’il est difficile d’entretenir le bois. En réalité, tout dépend du produit que vous allez choisir pour le protéger. Il existe des lasures pour appliquer sur le bardage ou des saturateurs (plus ou moins naturels).
La différence est qu’une lasure va venir former une couche filmogène sur le bois, qui va le protéger de la pluie et des UV. Une lasure peut être teintée ou incolore, elle laissera encore apparaitre le veinage du bois mais le toucher sera différent (à cause de la protection de ce « film »). Et qui dit couche filmogène dit que… il va falloir gratter le jour ou vous devrez refaire une application 🙂 Il faudra repasser par la case ponçage ou décapage avant de pouvoir réappliquer quoi que ce soit.
A l’inverse, un saturateur ne sera pas filmogène. C’est un produit qui va pénétrer le bois en profondeur, jusqu’à ce qu’il soit saturé. Vous voyez pourquoi on l’appelle saturateur ? 🙂 Le bois gardera donc son aspect naturel et sera similaire au toucher. Côté application, c’est assez facile car une fois que la surface est propre et nettoyée, on peut facilement faire de la barbouille. Le gros avantage du fait que ce ne soit pas filmogène est qu’il ne faudra pas reponcer toute la surface le jour ou on veut réappliquer une couche de saturateur. C’est plutôt rapide à faire (après tout dépend de la surface de bardage qu’il y aura à traiter bien entendu !).
Mon avis personnel est que le saturateur est quand même bien chouette car il permet de conserver l’aspect naturel du bois, sans le figer et qu’il est facile d’entretien.
C’est ce que nous avions utilisé pour appliquer sur notre tiny house.
EN PRATIQUE, CA DONNE QUOI UN SATURATEUR ?
Voici quelques images ci dessous de la rénovation presque terminée de notre tiny house.
Nous avons tout d’abord poncé avec un grain fin pour enlever la couche superficielle grisée sur le bardage, et nous avons ensuite passé le karcher sur l’ensemble des murs pour nettoyer les surfaces.
Etant donné qu’elle était très grisée, nous avons appliqué un produit dégriseur (pas du tout naturel…) pour aider à retrouver la couleur, avant d’appliquer une couche de saturateur.
Voilà le résultat en images ci dessous :



Et hop, voici le avant/après 🙂

En toute sincérité, je ne sais pas si je vais la laisser griser de nouveau ou si je vais faire un entretien régulier par la suite. Certes, la couleur est sympa, mais cela demande quand même un peu de temps. 🙂
Maintenant, il va être temps de commencer la peinture des fenêtres bois, avant que cela ne soit trop abimé…
Et on ne peut pas dire que ça soit ma tasse de thé !
Et vous alors ? Adeptes ou pas du grisaillement du bois ?