L’année dernière, et ce, malgré les conseils inverses rencontrés dans les manuels de jardinage ainsi que ma bible « vivre avec la terre » de la ferme du bec hellouin, j’ai fait le choix de me lancer dans un méga grand potager. Mon côté têtue certainement 😊 Même si on me dit de ne pas le faire, il faut bien souvent que j’expérimente par moi-même afin de me faire ma propre idée. Sacré défaut de fabrication hihihi !
Côté potager, j’avais d’ailleurs deux surfaces à ma disposition. Un espace accolé à ma maison (environ 500m²), et un autre situé à 300m à pieds de chez moi (environ 3000m²). Pas très loin me direz-vous. C’est d’ailleurs ce que je me suis dit en créant ce potager plus éloigné de mon domicile. Je pensais pouvoir aisément faire les navettes à pieds avec ma brouette et mes outils (et mon chapeau de paille !). C’est d’ailleurs ce que j’ai fait durant tout mon été dernier 😊 Des navettes à n’en plus finir, et au final un potager délaissé car trop de travail à faire partout, trop de récoltes d’un coup à ne plus savoir qu’en faire, et au final une certaine frustration de ne pas réussir à être partout au moment ou il y en avait besoin.


Je vous partage donc dans les lignes suivantes mon récit un peu chaotique de l’été dernier, et mes principaux déboires d’avoir voulu faire trop grand, trop vite :
— LA GESTION DE L’EAU —
Le potager avait beau être paillé et en partie ombragé dans la journée, il reste que l’été 2020 a été caniculaire et certains de mes semis (carottes, navets, betteraves, fleurs, et certaines aromatiques) n’ont tout simplement pas levé du tout. J’imaginais qu’en allant arroser une fois de temps en temps, ça suffirait pour que les graines daignent germer et pointer le bout de leur nez hors de la terre (ben voyons). Et bien il faut croire que non. J’ai été surprise en revanche du côté débrouillard et Survivor qu’on eu mes différents plants de tomates, courgettes et concombres. A croire que moins je m’occupais d’eux, mieux ils allaient haha !


Avoir la ressource eau à proximité est tout de même très précieuse. A l’endroit dont je vous parle, il n’y avait absolument rien pour récupérer de l’eau. La seule chose positive est que ce terrain était situé à proximité d’un lac (à 200m environ), j’ai donc fait de nombreux allers retours avec une remorque de vélo et des arrosoirs pour aller chercher de l’eau et arroser tout ce petit monde. Le côté laborieux a eu raison de moi au final. C’était difficile après ma journée de travail de rentrer et de devoir me motiver à aller chercher de l’eau. Sans compter qu’il me fallait souvent plusieurs allers retours au lac pour avoir une quantité d’eau suffisante pour tout arroser. Je le voyais clairement comme une contrainte. C’est un critère que j’ai pris en compte en 2021 (les erreurs forment la jeunesse 😊), et mon potager sera donc plus petit pour être certaine d’en assurer les besoins en eau (d’ailleurs je cogite depuis plusieurs mois à mettre en place des solutions pour récupérer le maximum d’eau de pluie).


— NE PLUS SAVOIR OU DONNER DE LA TETE PENDANT LES RECOLTES —
Qui dit grand potager, dit grandes récoltes (normalement, car l’inverse peut être vrai aussi dans un petit potager). J’ai eu la main forte pour les semis, et j’ai repiqué une quinzaine de plants de concombres, environ la même chose en courgettes et en courges butternut, et une cinquantaine de plans de tomates.

Je n’avais aucune idée de ce qu’il allait réellement falloir comme nombre de plants pour avoir une récolte satisfaisante, j’ai donc mis le paquet, sans trop savoir dans quoi je m’aventurais ! Comme je l’ai dit précédemment, certains fruits et légumes, même privés d’eau, nous ont donné de merveilleuses récoltes. J’ai d’ailleurs été surprise du résultat ! Je n’ai pas pesé au fur et à mesure les kilos de tomates, courgettes et concombres cueillis, mais clairement, j’étais débordée par le rendement de mon potager !

Le souci dans tout ça, c’est que je ne me suis pas rendue compte du temps que cela prenait. Outre le temps donné à la cueillette (qui était clairement un moment de pur bonheur), il fallait ensuite trouver de quoi manger et cuisiner tous ces merveilleux produits, et assez rapidement pour qu’ils ne soient pas perdus. Au bout d’un moment, je tournais un peu en rond niveau recettes, et quand on mange la même chose au bout de quelques semaines, ça a beau être de son jardin, on se lasse un peu !
Du coup j’ai beaucoup donné de fruits et légumes à mes voisins, notamment avec des petites mamies dans ma rue, avec qui j’ai troqué d’autres fruits dont je ne disposais pas dans mon jardin (pommes, poires, …). Ça a été un plaisir de partager ma récolte avec d’autres personnes qui étaient tout aussi ravies à l’idée de savourer un joli panier garni du jardin. Le principal regret que j’ai eu dans tout cela, c’est que je n’ai pas pu transformer toute cette matière première en bocaux pour l’hiver. J’ai pu préparer des bocaux, mais pas autant que j’aurais souhaité. Car ça aussi, soyons honnêtes, ça prend un temps fou ! J’ai essentiellement préparé des ratatouilles, soupes et coulis de tomates en bocaux. Il y avait donc le temps pour cuisiner, mais aussi le temps pour stériliser ! Un vrai job à plein temps en plus de mon travail à ce moment là 😊
D’autant que je cherchais à ce moment des procédés différents de la stérilisation, comme la lactofermentation par exemple. Néanmoins, faute de temps, je n’ai pas pratiqué ce procédé de conservation. Peut être pour l’année prochaine !

— QUI DIT GRAND POTAGER, DIT PLUS DE SURFACE A S’OCCUPER —
Et oui, ça parait logique mais au final, ça compte. Dans les tomes de « vivre avec la terre », ils expliquent clairement que pour toute surface de culture créée, telles que les buttes par exemple, il faut avoir la ressource pour pailler correctement. Dans mon cas, j’avais plus ou moins la ressource sur place, même si j’aurais aimé faire mieux. Malgré ces conseils de « commencez petit », j’ai vu trop grand pour ma première année de potager et clairement, c’était frustrant de ne pas réussir à suivre. Réussir à entretenir le potager sans qu’il soit trop vite enherbé de nouveau, réussir à limiter les dégâts occasionnés par les limaces et autres petits voraces du jardin (que je n’avais pas imaginé aussi nombreux d’ailleurs), réussir à prendre soin de ses plants et éviter les maladies, …
Bref tout autant de petites choses qui ont fait que je n’ai pas réussi à prendre soin de mon potager comme j’imaginais pouvoir le faire. Encore une fois, cela était lié au temps, je n’avais clairement pas conscience que toutes ces taches prendraient autant de temps. Mais c’est aussi en faisant des erreurs qu’on apprends.
Voilà en clair ce que je voulais vous partager aujourd’hui. Je confirme après avoir testé qu’il vaut mieux commencer par une petite surface dont on est sûr et certain de pouvoir bien s’en occuper et gérer les différentes taches à effectuer tout au long de l’année. De toute façon, rien n’empêche d’agrandir l’espace au fur et à mesure et de gratter quelques mètres carrés supplémentaires, … N’est-ce pas ?
D’ailleurs, j’aimerais beaucoup développer mes connaissances au sujet des micro potagers ou des potagers de ville. Et dire que certaines personnes ont des rendements de fruits et de légumes impressionnants sur des surfaces de culture réduites à 50m² par exemple !
Et vous, vous vous êtes déjà fait avoir par la surface astronomique de votre premier potager ? Comment avez-vous géré ? N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires, je serai ravie de vous lire !
1 comment
[…] Attention dans la construction de votre plan à ne pas être trop gourmand dès le démarrage. Il vaut mieux commencer un petit potager et bien le maitriser plutôt que de vouloir démarrer « grand » et d’être débordé ! Je parle en connaissance de cause 🙂 (si vous souhaitez plus d’informations à ce sujet, je vous invite à aller faire un tour sur l’article que j’avais rédigé à ce sujet) […]